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I - Liberté / II - Furia
07:59
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I - LIBERTÉ
*Écrit et récité par Paul Éluard*
(…) Sur le sable, sur la neige,
J’écris ton nom.
Sur toutes les pages lues,
Sur toutes les pages blanches,
Pierre, sang, papier ou cendre,
J’écris ton nom.
Sur les images dorées,
Sur les armes des guerriers,
Sur la couronne des rois,
J’écris ton nom.
Sur la jungle et le désert,
Sur les nids, sur les genêts,
Sur l’écho de mon enfance,
J’écris ton nom.
(…) Sur la solitude nue,
Sur les marches de la mort,
J’écris ton nom.
Sur la santé revenue,
Sur le risque disparu,
Sur l’espoir sans souvenir,
J’écris ton nom.
Et par le pouvoir d’un mot,
Je recommence ma vie,
Je suis né pour te connaître,
Pour te nommer… Liberté.
II - FURIA
De l'autre côté des pics acérés,
L’impétueux lys s'aventure.
L’avancée de cette trainée d’armures,
Sème le doute dans les âmes les plus pures.
Fourmillant ainsi sur l'antique terre des empereurs,
Et laissant un sillage terrible de veuves en pleurs.
Les villes, les places fortes, les châteaux et les tours,
Doivent sous les boulets de fer,
Crouler sans espoir de secours.
Tonnerres d'acier, pluies de carreaux et combats d'enfer,
Régalent les rapaces d’un noir festin de chair.
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2. |
III - Le Grand Hyver
05:59
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Cela fait déjà plusieurs mois que le sol est gelé.
Le froid s’engouffre dans nos modestes chaumières.
Les engelures et la faim, cela va-t-il durer ?
Déjà les morts s’entassent sans sépultures sans prières.
Car nos récoltes d’à peine quelques semaines retardées,
Car sans moissons, sans blé, s’amenuisent nos chances de survies.
C’était arrivé du temps de nos pères,
Un quart de siècle déjà.
Et nous voilà encore victimes,
Victimes des griffes de l’Hyver.
Chats et vermines feront office de pain,
Pourvu qu’on nourrisse nos petits chancelants.
Qu’on maudisse ce froid qui nous parait sans fin,
En mille sept cent neuf, an de Grâce, an de Satan !
Qu’on maudisse ce froid qui nous parait sans fin,
En mille sept cent neuf, an de Grâce, an de Satan !
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3. |
IV - Décombres Fumants
05:02
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Voiles de vents gonflées affrontant les marées,
Au large de ces terres, de ce royaume insulaire.
Cap sur les monastères et autres richesses côtières.
Ces lieux de tant de piété, profanés sans pitié.
En faible nombre revinrent ceux qui autrefois,
Ceux qui autrefois se louaient aux cieux.
Par prouesses, courage et actes valeureux,
Combats sanglants, pillages et querelles entre eux,
Terre promise conquise, arrachée.
Sols fertiles et fleuves sinueux,
Décombres fumants.
Hors de ces décombres fumants, de ces ruines croulantes,
De fiers guerriers païens en pays chrétien,
Serpents droit venus du Nord surgissent en ennemis,
Répandant la tourmente.
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4. |
V - Rêve de nos Ancêtres
12:10
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Emporté dans les vents violents de la Destinée,
L’écho d’une histoire sombre, d’une légende tarie.
Voguant dans les flots puissants de la Vérité,
Fortune et Patience : maîtresses, allégories.
Oriflammes et baïonnettes fièrement alignées.
Suivant l’éclat d’un dieu parmi les Hommes,
Que l’orgueil et le sang lui-même aveugle.
Sous manteau d’apparat, l’ogre ouvre sa gueule,
S’abreuvant des rois à la mémoire de Rome.
Incantations d’états-majors, la mort prononcée.
Armes et étendards noblement arborés.
Le pouvoir d’idéaux de nations libérées.
Les victoires d’un peuple à jamais entonnées.
«À votre gloire, mes braves, je tends mon épée».
Efforts soutenus pour maintenir la paix.
L’hostilité, en vain, sans succès.
Efforts soutenus, achever, maintenir la paix.
L’hostilité, en vain et sans succès.
Mobilisation d’une entière génération,
Au nom de la France, l’Empire, la Révolution.
Intrigues et complots, la Grande Armée en guerre.
D’Arcole, d’Austerlitz, aux plaines russes en hiver.
Tant de défis pour le vainqueur de Brumaire.
Souverains, ministres, despotes œuvrant en vipères.
Savourant ses victoires, découronnant les têtes.
Donnant souffle et vie au rêve de nos ancêtres.
Marchant dans les pas des antiques conquérants,
Souvenirs éternels du citoyen Tyran.
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Conifère Montreal, Québec
Guitares, synths - Nakkabre
Voix, paroles - Cauchemar
Batteries - Garoth
Basses - Martyr
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L'IMPÔT DU SANG bientôt en cassettes et en vinyles.
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